Pansexualité, non binarité, charge mentale ou sexisme, autant de termes encore flous dans notre société. Pourtant de nombreux collégiens et collégiennes les utilisent déjà et le fossé se creuse entre celles et ceux qui ne les connaissent pas et d’autres qui les affirment. C’est alors que la journée du 8 mars devient l’occasion rêvée pour entamer la troisième édition de la manifestation Genre et Sexisme au collège Paul Langevin.
Pour mener à bien ce projet, Sofia (des Eclairés du bocal), Théo et Maxime (animateurs jeunesse au centre Pierre Legendre) accompagnent depuis mi-janvier un groupe de presque 70 jeunes à en apprendre davantage sur des questions encore trop obscures comme les violences faites aux femmes ou les différentes spécificités LGBTQIA+. Sur les temps du midi, autour d’outils dynamiques favorisant le débat, chacun et chacune a le droit à la parole, à réfléchir puis s’exprimer afin de créer ensemble un savoir collectif sur les sujets abordés. Le but est simple : démêler le faux du vrai afin que naisse une opinion personnelle éclairée, émancipant les élèves de leurs préjugés souvent stigmatisants, parfois violents.
« Notre objectif n’est pas de leur dire quoi penser. Nous leur présentons des supports sur ces thèmes afin de susciter le débat. » nous livre Sofia Rostagno, qui œuvre sous sa casquette d’intervenante en Discussion à Visée Philosophique. « Si ces collégiens et collégiennes repartent avec plus de questions qu’à leur arrivée, alors l’atelier est réussi. »
Mais que représentent ces 70 élèves face aux 800 qui en composent l’établissement ? L’équipe du projet favorise avant tout une passation des connaissances par les participants eux-mêmes au sein du collège. En effet, Sofia et les animateurs du centre croient fortement en la transmission par les pairs. « Nous pouvons faire des ateliers, mais nous n’aurons jamais l’intégralité des jeunes. Cependant, si les élèves créent une atmosphère propice au débat englobant tout le collège, alors tout le monde en parlera. » nous confie Maxime.
Au même titre que l’année dernière, le projet Genre & Sexisme #3 a pris la forme d’une semaine de manifestation dans le collège, autour de la journée internationale des droits des femmes. Au programme : des affichages dans les couloirs, des phrases géantes dans la cour, une œuvre sur les menstruations, des criées publiques et des ateliers menés par les jeunes dénonçant les violences faites aux personnes LGBTQIA+ ainsi que les inégalités entre les hommes et les femmes. Le collège a également proposé à l’équipe éducative de participer à un temps de sensibilisation, à un accompagnement sur ces thématiques. Autant d’éléments qui créèrent le débat dans tous les aspects de la vie du collège, ouvrant la voie à d’autres pistes pour un établissement favorisant toujours plus d’égalité : « Les élèves ont déjà quelques pistes pour pérenniser ce projet, via des clubs ou d’autres actions. On sait par exemple que le département a lancé un processus pour lutter contre la précarité menstruelle au sein des établissements de Loire Atlantique. Genre & Sexisme a permis la construction d’un distributeur de protections hygiéniques gratuites, le collège est alors en bonne voie pour s’y intégrer » nous explique Théo, qui a accompagné la création de ce distributeur par les jeunes.
En tout cas, une chose est sûre, si vous mettez un pied au collège Paul Langevin, vous ne verrez plus jamais les adolescents du même œil !